une migraine fun

supakAt, la reine de la gaffe a encore sévi ! ;)

Il faut savoir que je pratique un métier de fou, super stressant (comme beaucoup de métiers). Il faut savoir aussi que nous sommes 7 personnes à occuper le même bureau où tous les matériaux ont été choisis exprès pour réverbérer les sons (enfin, c'est à croire que c'est fait exprès). Nous sommes 7 colocataires du même enfer, occupant tous plus ou moins les mêmes fonctions, avec nos téléphones respectifs sonnant à peu près chaque 2 minutes. Donc on râle tous après notre métier de fou, on s'engueule entre nous ou avec les nombreux collègues en visite dans notre bureau, bref, c'est la joie…

Dans ces conditions de travail idylliques, il n'est donc pas rare de sentir parfois poindre comme une oppression dans un hémisphère cérébral, oui, j'ai nommé une migraine. Les nounours en guimauve ramenés par Rosy aujourd'hui n'ont pas permis de l'éviter. De mon côté, je dois reconnaître que j'ai peut être un peu trop tardé à ingurgiter un advil 400. Alors que j'avais les neurones en compote, le comprimé dans la main et mon verre rempli d'eau, mon téléphone portable (personnel) se met à sonner. 

Il faut savoir aussi que les portables captent très mal au bureau. Je décroche et mon interlocuteur ne m'entend pas de prime abord. J'entame alors la danse du "et là, vous m'entendez ?". Rajoutez à cela le bruit de fond continuel dans la ruche, enfin, le bureau. Le monsieur me dit "Bonjour, c'est … (élévation subit du niveau de bruit autour de moi, micro-coupure dans le son du téléphone, bref, il m'aurait dit Jean Dupont - que je ne connais pas - ça m'aurait fait le même effet mais là, je n'ai carrément rien entendu), j'appelle au sujet de la l'annonce pour la maison". Là mes neurones couinent tout ce qu'elles savent mais se remettent en route "oui, Kathy, rappelles-toi, tu vends ta maison" et je répond donc après un petit silence "ah oui la maison !", genre j'avais oublié… Là mon interlocuteur me prend déjà pour une folle. Ce n'est qu'un début…

Le monsieur me pose des questions, moi je l'entends toujours aussi mal (réseau défaillant + bruit alentour), ma tête me fait de plus en plus souffrir, je réponds péniblement à ces questions. Et à un moment donné, il prononce mon prénom. Et dans mes limbes migraineuses, je me dis "mais comment il connaît mon prénom celui-là ?". Je ne trouve pas la réponse mais ça m'énerve. 

Le bruit, ma migraine, et ce maudit téléphone qui capte mal m'énervent aussi d'ailleurs mais par-dessus tout ce qui me gonfle, c'est qu'un type que je ne connais pas qui me parle au téléphone pendant que j'ai une migraine me tutoie. Ca, c'est le pompon ! J'utilise donc les 10% de neurones vaguement capables de fonctionner tant bien que mal pour me faire articuler un sur un ton très agacé "mais comment se fait-t-il que vous me tutoyez Monsieur ? On se connaît ?". Ce qui ne manque pas de faire exploser de rire mes collègues qui ne perdent pas une miette de ma conversation téléphonique privée. Ben, quoi, j'ai le droit de demander, non ?

Et là, le Monsieur me dit "mais c'est M… L…, je travaille de nuit !". A ce stade, il ne me reste plus que 5% de neurones non-grillées alors la connexion est un peu lente. Puis vient l'éclair de génie… "Aaaah ! M… !". Moi j'ai un peu (vachement) honte de n'avoir rien compris depuis tout à l'heure et lui me prend définitivement pour une décérébrée, ce que, ma foi, je ne suis pas loin d'être sur l'instant. Mais je pense qu'il attribue à ce jugement des effets permanents me concernant.

Ce qui fait que demain soir, le fameux M. vient avec sa sœur (sa belle-sœur ? je sais pas, j'ai rien compris… lol) visiter la maison. Pensez-vous qu'il serait prêt à acheter une maison à une folle à lier ? ;)