Une après-midi à la bibliothèque

L'après-midi avait pourtant mal commencée : j'ai été quasi délogée de chez moi par le bruit incroyable que faisaient des abrutis, supporters de 23 idiots courant après un ballon. Oui je vis on ne peut plus près d'un stade de foot. Et cette après-midi, on se serait crû au stade vélodrome pour un PSG/OM. Avec corne de brume et tout et tout.

J'ai décidé de fuir cet excès de testostérone mal employé en trouvant refuge (entre autres) à la bibliothèque de supakAt Land qui mérite franchement le titre de SupaBibli. La qualité de l'offre est juste incroyable pour la petite ville dans laquelle moi et mes super-pouvoirs opérons. Le personnel est plutôt jeune, dynamique, aimable. Bref, moi je dis chapeau. Je leur avais d'ailleurs adressé une lettre de félicitations.

source : le blog de Lisle-sur-Tarn

Une expo sur les femmes immigrantes
En entrant dans le bâtiment (une ancienne usine de cuir), on accède à un hall spacieux qui reçoit régulièrement des mini-expositions. C'était le cas aujourd'hui et quel n'a pas été ma surprise de voir en passant un grand panneau avec la photo de Maria auprès de qui j'avais pris un cours d'initiation au paysagisme fin 2008-début 2009. J'ai visité l'expo en repartant. Celle-ci était consacrée aux femmes tarnaises issues de l'immigration, à l'occasion de la célébration de la journée de la femme. Maria est née près du cercle polaire et a émigré en France il y a une vingtaine (trentaine ?) d'années.

L'immigration, bien sûr que ça m'intéresse ^^ La majorité des femmes estimaient que leur intégration n'avait pas été un problème dans la mesure où elles maitrisaient le français. Chapeau à une dame italienne qui, en plus, parlait l'occitan ! Es poulit aco ! Une chose cependant : au travers des quelques lignes consacrées à chacune, on sentait toutefois une réelle humilité, qui, selon moi, a indéniablement facilité leur intégration. Y'a plus qu'à en prendre de la graine…

source de cette magnifique photo : http://www.fotocommunity.fr/pc/pc/display/23557741

Les pigeonniers du Tarn
Je me suis enfin décidée à emprunter un livre sur les pigeonniers. C'est une des traditions du super-département de supakAt : y'en a partout ! D'ailleurs, truc rigolo : j'en ai repéré un juste à a sortie de la bibliothèque que je n'avais encore jamais vu !!!! Je vais lire tout ça attentivement de façon 1) à me cultiver et 2) à expliquer le pourquoi du comment de cette tradition aux prochaines personnes à qui je ferai visiter les environs. Le livre a été écrit par Bertrand De Viviers, qui n'est autre que le fils de la dame qui m'a fait le catéchisme pendant des années dans le village de Viviers-les-Montagnes si cher à mon cœur. 

Le photographe Arthur Batut
J'ai doublé la dose de culture locale aujourd'hui ;) Arthur Batut est un photographe (milieu XIXe-début XXe) qui a vécu (et photographié) le village de Labruguière (prononcez "labruyère" - dans le Tarn) où mon père a grandi. Il a notamment pris des photos au début des années 1900. Ma grand-mère paternelle est née en 1906.

Ca fait un bail que je me promettais d'aller visiter le musée qui lui est consacré à Labruguière. Bien sûr, je n'y suis encore jamais allée. Et là, ils l'ont fermé en attendant de le déplacer dans le nouveau centre culturel en construction. Patate que je suis ! Bon heureusement que les éditions Privat, ont eu, pour une fois, l'idée de faire un livre intéressant et pas moche (c'est sûr, ce n'est pas d'eux que viennent les illustrations LOL je suis méchante mais réaliste, je vous assure Y'a qu'à voir le livre qu'ils ont pondu sur Castres. Il est laid ce livre mais il est laid !!!! Bref…).

Pour moi, ça a été le choc : dire que quand ma grand-mère est née, les gens s'habillaient comme dans La petite maison dans la prairie ! Manches ballons, corset, jupes longues… J'ai vu aussi des photos de certaines rues dont me parlaient mon père qui était vraiment dans un triste état quand il était petit. Les photos datent de quarante ans avant sa naissance mais oui c'était pas mal miséreux en effet !

Parce que tous les midis, pendant la pause déjeuner du chantier, mon père me raconte parfois comment c'était de sont temps, quand il était petit. A l'entendre, ça parait juste pas croyable. Mais là les photos montrent bien les champs labourés par les bœufs, les gens qui vont ramasser le bois mort pour se chauffer, la foire au melon, les allées aujourd'hui bétonnées qui accueillaient alors le marché aux bestiaux…

Mungolian Jet Set
J'ai enfin pu emprunter à la bibliothèque l'album Beauty came to us in stones de Mungolian Jet Set. Non, parce que c'est quand même moi qui a incité le disquaire à l'acheter et je n'avais encore jamais pu l'emprunter parce qu'il était toujours entre les mains d'autres usagers. Je te jure alors !!! ;)

Bon, ben, c'est du bon, du très bon. C'est de l'easy-listening qui n'en est pas, des accents de jungle sous fleurs de bach, du rock humanisé, un jazzy incroyable, des petits airs latins, une cacophonie organisée, du LSD pris avec du lait, c'est à la fois tout et son contraire, bref, un beau bordel, comme la vie, comme moi. Une pépite de diamant faites de roches volcaniques. A écouter absolument !!! Je craque aussi pour la page une du livret, hyper épurée mais tellement belle, juste parfaite (la même chose que la pochette mais sur fond blanc). Conclusion : Mungolian Jet Set, c'est bon, mangez-en !

Pour achever enfin cet article, je n'irais pas jusqu'à attester de l'utilité du foot, n'empêche que grâce eux, j'ai été squattée à la bibliothèque où j'ai vraiment trouvé que des belles choses. Ca me coûte de le dire mais merci aux footeux. La morale de cette histoire : les choses intéressantes sont loin du stade de foot ^^ Fallait bien que je me venge un peu quand même ;)