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dimanche 6 novembre 2011

Slam or not slam, zAt iz ze couestcheun…

Mercredi 2 novembre à Trois-Rivières avait lieue la 2e soirée de Slam Mauricie à L'Embuscade. Je suis allée y trainer mes oreilles (et le reste). Comme lors de la soirée slam avec Ivy à Montréal il y a 2 ans, il s'agit d'une "scène slam" id est une compétition : inscription des slammeurs à l'avance sur la page facebook, les 6 participants disent un premier texte, des juges choisis parmi le public notent la prestation de chacun et en fonction des notes, les 4 "meilleurs" du premier tour disent un 2e texte. Là encore, note des juges et il y a donc un gagnant à l'issu de la soirée. 

Nouveauté par rapport à ce que je connaissais : la présence d'un slammeur "sacrifié" (c'est le terme employé) qui dit un texte, est noté mais ne participe pas à la compétition, il est juste là pour que les juges se "fassent la main" sur un premier participant (qui n'en est pas vraiment, tu me suis ?)

Deux des juges (remplacées - à leur demande - par deux autres au 2e tour, sans grand changement) n'étaient pas très "qualifiés" je dirais : je me demande bien quels étaient leur critères pour noter tant ça n'avait pas grand chose à voir avec la qualité des prestations des candidats parfois (totalement sur-évalué parfois, mais pas mal souvent l'inverse)…

C'était bien sympa. Une seule slammeuse. Par contre, je n'apprécie toujours pas le "concept" de compétition. Ma pratique du slam (en France) s'est toujours cantonnée aux "scènes ouvertes" ou encore "micro libres" c'est-à-dire que chacun vient dire son texte sans être noté. J'y vois plusieurs avantages : d'une part une plus grande variété dans le niveau de maitrise de l'écriture/interprétation des textes (et c'est ce qui en fait tout l'intérêt même si effectivement, certains feraient mieux de se trouver un autre passe-temps dans la vie), probablement plus personnels aussi en tous cas, plus sincères (selon moi - je m'en explique un peu plus loin).

J'entends par là que lorsqu'on participe à une scène slam (la compétition), on y va pour tenter de gagner, ce qui oblige à élaborer un mini-stratégie : présenter un premier texte suffisamment bon pour être sélectionné au 2e tour mais moins bon que le second parce qu'on se retrouve ensuite en lice avec "les meilleurs" qui auront eux aussi, gardé leur "meilleur texte" pour la fin. Machiavélique. On est loin de la fraîcheur limite candide que je chérissais tant aux soirées slam (sans compétition) en France. 

Je rajoute à ça que si on veut gagner, on va forcément rédiger un texte non pas personnel (c'est dans ce sens là que l'entendais l'adjectif "sincère" tout à l'heure) mais plus consensuel (limite racoleur donc). Sur le principe, c'est pas bien compliqué à faire : un texte qui dénonce un truc qui énerve tout le monde (les travaux, les nids-de-poule dans les routes au printemps, etc.) soit avec moult sacres soit avec beaucoup de touche d'humour ou que sais-je encore. Ca ne garantit pas la victoire mais ça la facilite vachement quand même en la rendant moins aléatoire. Bref, un texte écrit pour gagner pas pour partager ce que l'on ressent vraiment (et pour ma part, c'est ce que j'ai envie de faire au travers du slam : partager, pas gagner à tout coup).

En revanche, l'avantage de la scène slam (compétition) c'est qu'on a quand même au global des textes d'une qualité bien supérieure à celle des textes entendu lors d'une scène ouverte. Je dois le reconnaître.
photo piquée chez Slam Mauricie

Ce que j'appréciais aussi dans la pratique du slam telle que je l'ai connue en France (sans compétition - même si les scènes slam (avec compétition donc) existent aussi en France : je n'y ai jamais participé), c'est que moi qui me sens toujours un peu en décalage dans mes relations aux autres, ben là, avec les slammeurs (enfin, certains d'entre eux, pas tous), je me sentais vraiment en phase, on avait ce quelque chose en commun sans avoir besoin de s'en parler pendant des heures pour se comprendre. On vivait le même "kif", sur un pied d'égalité (même si certains étaient meilleurs que d'autres dans la maîtrise de leur art). Avec la scène slam (compétition), je ne retrouve pas cette "complicité" puisqu'on se retrouve en concurrence avec les autres. C'est un point de vue vraiment personnel, j'en ai conscience. Mais je suis vraiment mal à l'aise avec ça, jusqu'à ce que… (voir paragraphe suivant).


Ca fait que je me suis inscrite aux 10 minutes de scène ouverte (hors compét' donc) de la soirée de décembre. Mike, l'organisateur, m'a envoyé un message m'invitant, au contraire, à participer à la scène (la compétition). Je lui ai expliqué mon point de vue sur la question. Et voilà qu'il me répond : "vois plutôt ça comme l'occasion de dire deux textes au lieu d'un seul". Il est pas juste doué pour le slam ce gars-là, c'est aussi un maudit bon vendeur hein… Ca fait que je ne sais pas quoi faire du coup. Il fait ch… sérieux… ^^

1 commentaire:

  1. Ben t'y vas, hé ! Et t'en profite aussi pour écrire 2 super textes bien à toi et t'éclater sur la scène... Et si tu veux gagner la médaille du slam "meilleur sujet original" parle de l'IUT (où si tu veux perdre plutôt...)
    Tiens nous au courant !
    Mel

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