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mardi 22 février 2011

créativité versus prêt-à-dépenser

Vous trouverez ci-dessous une partie d'un article de l'excellent site internet consacré à l'habitat (au sens large) Maison à Part.



1001 Maisons by Stéphanie Coutas ©

Fastes et éclats pour un appartement parisien 

Murs recouverts de feuilles d'or et de nacre, mobilier en galuchat, moquette en soie, robinetteries en verre soufflé... Aussi incroyable que cela puisse paraître, tous ces précieux éléments se trouvent réunis dans un seul et même appartement. Un véritable écrin de luxe savamment pensé par l'architecte d'intérieur Stéphanie Coutas. Visite.


"Mon but était que l'émerveillement soit au rendez-vous derrière chaque porte", annonce Stéphanie Coutas lorsque l'on commence à l'interroger sur sa dernière réalisation : la rénovation d'un appartement haussmannien de 380 m2 situé en plein cœur de Paris. Un objectif rempli puisque chaque pièce regorge de trésors qui mettent les sens en éveil : une console en galuchat dans la galerie de l'entrée, un mur entier traité à la feuille d'or dans les toilettes des invités, des lampes en verre soufflé dans les chambres... Bref, un véritable écrin de luxe et de raffinement !

Priorité à la lumière

Pour parvenir à un tel résultat, l'architecte d'intérieur a entièrement repensé l'endroit : non seulement la structure du logement mais également la fonction des pièces, leur agencement et leur aménagement. "Pour rendre les lieux plus agréables à vivre, le plan initial a été simplifié,explique-t-elle. Désormais, poursuit-elle, les pièces à vivre sont toutes regroupées d'un côté et les parties nuit de l'autre, ce qui apporte de la convivialité tout en garantissant une certaine intimité aux occupants".

Dans la même perspective, Stéphanie Coutas dit avoir beaucoup misé sur la lumière n'hésitant pas à en introduire partout, aussi bien derrière des miroirs que dans les meubles ou en dessous des lits. "Selon le type d'éclairage choisi et surtout, l'endroit où on l'installe, on peut influer sur l'ambiance générale de la pièce", assure-t-elle. Pour preuve d'ailleurs, l'une des salles de bains change complètement d'apparence selon qu'elle soit éclairée ou pas.

Lire la suite de l'article, et surtout voir les photos






Pourquoi vous faire partager ceci ? Parce que même si je ne nie pas le travail de qualité réalisé par l'architecte, je n'approuve pas pour autant le principe. On s'entend : l'appartement dont il est question ici appartient à quelqu'un qui a les moyens suffisants pour s'offrir ce genre de luxe. Mais pour autant, n'est-ce pas too much ?


Personnellement, j'ai besoin de vivre dans un bel environnement, quelque chose qui va me mettre de bonne humeur d'un seul coup d'œil, qui va m'inspirer. Mais beau n'est pas forcément synonyme de luxe. En tous cas pour moi. Je ne suis pas stupide non plus : je préfère largement une table réalisée en ébène qu'en sapin déclassé de chez Ikéa… Mais pour faire une comparaison, si j'aime un certain nombre de tableaux de Van Gogh, je ne m'offrirai pas un original même si j'en avais les moyens. Je ferai assez sûrement faire une reproduction aussi fidèle que possible par contre. 


A-t-on réellement besoin d'avoir des toilettes aux murs dorés à la feuille d'or ? Est-ce que ça améliore le transit ? Est-ce que ça rend plus heureux ? Est-ce que c'est un signe de réussite sociale (puisque, pour certains d'entre nous, une maison doit être en tous points le reflet de notre réussite sociale) ? Personnellement, (ce n'est que mon avis) je pense surtout que c'est un gaspillage. Aussi bien financier qu'artistique. Et là, j'aborde un autre point. 


Beaucoup de gens confondent la valeur et le coût d'une chose. Si le coût s'évalue dans une unité monétaire quelconque en fonction du principe de base de l'économie (la loi de l'offre et de la demande, ce qui est rare est cher…), la valeur, elle, est à dissocier du coût. Je parle ici de valeur affective, artistique, intellectuelle… 


Pour reprendre l'exemple de Van Gogh, le tableau représentant la terrasse du café d'Arles le soir a pour moi une valeur affective et artistique immense. Là, son coût aussi est immense. Prenez un tableau de Goya (que je n'aime pas du tout), sa valeur pour moi sera nulle mais son coût élevé. Les objets en céramique que créé ma tante ont une valeur très élevée pour moi mais un coût faible. 


Avoir des meubles et des objets chez soi a un coût. Ceux que l'on aime le plus ont une valeur élevé. Mais ce que l'on a créé soi-même ont indéniablement une valeur plus grande (ajoutée, si on veut). On s'entend que nos modes de vie actuels font que l'on pas franchement le temps de tout faire soi-même. Assez souvent, on peut même dire qu'on n'en a pas les compétences (coudre ses vêtements, faire ses meubles…). Je ne prône une vie amish non plus. Mais juste une re-connexion avec sa créativité, avec les savoir-faire qui ne s'enseignent plus (à moins d'en faire son métier). 


Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, les cours d'EMT (éducation manuelle et technique) au collège ne m'ont pas appris à encadrer un tableau ou à faire l'ourlet d'un rideau. On a juste fait des gadgets électroniques totalement inutiles pendant quatre ans. Je sais souder des DEL à l'étain. La belle affaire !


Peut être avez-vous été confronté à ce constat un jour ou l'autre dans votre vie à savoir que le prêt-à-consommer censé nous simplifier la vie s'avère en réalité parfois très compliqué : un espace réduit à meubler avec sur le marché, des meubles proposés qui font 5 cm de trop en profondeur, des vêtements conçus pour des silhouettes irréelles…


Qu'en pensez-vous ?







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