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vendredi 20 mai 2011

Toute une éducation à refaire…

J'espère que les anecdotes de l'article précédent vous ont fait sourire, c'est d'ailleurs pour ça que je les ai raconté. Sauf que de mon côté, la fatigue et le stress aidant, je n'en ai pas rigolé du tout sur le coup (et toujours pas maintenant). J'en aurai même pleuré de rage et de découragement. Et quand je perds mon sens de l'humour, c'est que vraiment ça ne va plus… J'y avais déjà perdu la patience (bon, j'en ai jamais trop eu faut dire…), puis l'humour et j'étais pas loin d'y laisser mon sang-froid…

Hier le moral a carrément viré à la catastrophe. Les agents immobiliers qui son venues le matin me communiqueront leur estimation lundi, après avoir reçu le résultat du DPE (Diagnostic Performance Energétique) que j'ai fait réaliser en même temps que leur venue. Jusque là, ça va. 

L'agent immobilier qui est venu l'après-midi m'a lui communiqué son estimation qui est 20 000 à 30 000 euros en dessous de l'estimation faite en juin dernier. Je m'explique : en juin dernier, j'avais fait estimer la maison sans finir les travaux (la vente n'aurait pas couvert le remboursement de mes crédits) et j'avais demandé une estimation du prix une fois les travaux achevés. Evidemment que ce n'est pas facile d'estimer une maison pas finie mais l'écart est quand même grand ! 10 000 euros d'écart, j'aurai compris mais 30 000…

L'estimation d'hier après-midi est cohérente par rapport aux autres biens en vente dans l'agence. Elle est légèrement en-dessous de ce que pratique une autre agence mais ça reste du même ordre. C'est donc l'estimation faite l'an passé qui était totalement sur-évaluée. Mais moi ça fait un an que je me dis que la maison va se vendre ce prix-là et que je table là-dessus pour mes projets outre-atlantiques !




On pourrait considérer que c'est juste de l'argent, donc des projets que je ne réaliserais pas ou que je devrais financer différemment. Sauf que mon père était là quand l'agent a donné le prix. Et si on enlève les périodes où le chantier a été interrompu et quelques pertes de temps, ça fait tout de même deux ans de travail à temps plein sur ma maison. Deux ans de travail qui se soldent par simplement 15 000 euros de bénéfice et encore si je la vends au prix indiqué. Ca fait pas cher de l'heure… 

Ca veut vraiment dire qu'il s'y est cassé le c… pour rien : parce que je ne profiterais pas de la maison puisque je la vends et parce que j'en retire quasi rien en comparaison de tous les efforts qu'il a fourni. Bref, culpabilité +++++ et je suis vraiment triste (le mot est faible… même "écœurée" serait un euphémisme) pour lui de voir tous ses efforts si peu récompensés. 

Pour finir de propulser mon moral dans des profondeurs abyssales, j'ai rappelé le diagnostiqueur hier soir pour lui donner des informations complémentaires. Il m'a annoncé que le diagnostic ne serait pas très bon puisque le chauffage est électrique (même avec un insert ou un poêle à bois, ça n'aurait pas changé grand-chose) et que les critères d'évaluation favorisent le chauffage au gaz, au fioul ou les pompes à chaleur. J'ai reçu ses diagnostics par mail tout à l'heure et effectivement, la maison est classé E  (et C pour les gaz à effet de serre). 


 


Or il faut savoir que la réforme du prêt à taux zéro tient compte de ce classement pour fixer le montant du prêt accordé : plus la classe énergétique est mauvaise, plus le montant du prêt est faible. Ce qui risque fort de dissuader des acheteurs potentiels. 

J'attends bien sûr la dernière estimation de ma maison lundi mais il ne faut pas croire à un miracle…


Je ne chiale pas non plus : beaucoup de gens aimeraient récupérer une telle somme d'argent, c'est évident. Et je sais pour l'avoir entendu à la TV ou lu dans un livre que les agents immobiliers disent que les vendeurs ont toujours l'impression que leur maison est aussi belle que le Taj Mahal. Ca m'avait fait marrer d'ailleurs, d'où le surnom de Petit Trianon, Versailles ou Taj Mahal 2 pour désigner ma maison. Je sais bien que ma maison n'est pas ce qu'on appelle une dream home mais je pensais réellement qu'elle valait le montant estimé en juin dernier puisqu'on m'avait dit qu'elle les vaudrait une fois terminée ! Alors la déception est grande… 



Et c'est surtout que le travail, salarié ou non, n'a vraiment plus AUCUNE valeur comparativement aux efforts fournis. Et quand on a été élevée dans cette optique là ("pour avoir de l'argent, il faut travailler", "si tu travailles fort, ça paiera", "le travail est une vertu", etc.), ça fait mal. Je me demande juste ce que je pourrai bien raconter à mes enfants à ce sujet si jamais un jour j'en ai : des mensonges ???

2 commentaires:

  1. Je te rassures tu viens dans le bon pays, ici on respecte le travail que tu accomplie, on te félicite meme !! si si !! que ce soit du travail personnel ou du travail professionnel, on valorise toujours ce que tu fais !
    Cependant en bonne française, je serais dans le meme état que toi, voire meme encore plus râleuse !!! lol
    courage et reposes toi, tu l'as amplement mérité !!

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  2. Merci beaucoup ! :)

    Oui, tu as tout à fait raison pour la valorisation perso et pro au Québec. Ca me change tellement d'ici (pas seulement la France mais aussi le milieu familial) que ça va me faire le plus grand bien ! En 8 mois passés au Québec, je pense que j'ai reçu au moins autant de compliments qu'en 30 ans passés en France… Comment serait-il possible de ne pas aimer les québécois après ça ??? ^^

    Pour le repos, ça va être de courte durée (je retourne chez mon ancien employeur jeudi) mais suffisant je pense. Je n'aime pas tourner en rond de toute façon !

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